Eternity Incorporated

Divulgâchage : Plusieurs siècles après l’anéantissement de la civilisation par un virus inconnu, une partie de l’humanité survivante a trouvé refuge dans une ville-bulle régentée par un ordinateur central omnipotent.

Couverture - Eternity Incorporated

Au sein de ce sanctuaire, nous vivons les destins entrecroisés de Sean, Ange et Gina. Un changement majeur dans l’ordre de la Bulle les lance sur la quête dangereuse des secrets du Processeur et d’eux-mêmes…

Par Raphaël Granier de Cassagnac, aux édition Mnémos , ISBN 978-2354083069.

L’avis des arsouyes

😒 aryliin

L’idée semblait séduisante pour l’adepte de cyberpunk que je suis : Un virus ayant éradiqué pratiquement toute l’humanité, celle-ci se réfugie dans une bulle hermétique et stérilisée, gérée pour son propre bien par une intelligence artificielle.

Seulement, au lieu du livre cyberpunk auquel je m’attendais, je me suis retrouvée au milieu d’un polar sous fond apocalyptique. Certes, le livre est très agréable à lire, mais avec un peu d’imagination, l’intrigue aurait pu se situer à n’importe quelle époque.

Le livre reprends les codes du cyberpunk: les marginaux, leurs «raves parties» et leurs drogues, une IA omnipotente, des citoyens anonymisés… Et tout ça, on le voit dès les premières lignes. J’avais donc espéré me retrouver dans un livre traitant du sujet qu’est l’émergence d’une conscience dans le réseau, de l’humanité et de l’âme d’une intelligence artificielle ou encore du bienfondé de la surveillance de masse… Je me suis retrouvée frustrée car le sujet promis dans la quatrième de couverture n’est pas celui traité: l’intelligence artificielle est déconnectée dès le milieu du premier chapitre et on ne la retrouvera pas avant l’épilogue, le reste du livre étant une enquête pour déterminer pourquoi et comment elle a disparu.

Je le conseille à toute personne qui cherche un bon livre pour passer le temps, mais pas vraiment pour sa culture cyber.

😃 tbowan

Et si on confiait la sécurité et la gestion de tout un peuple à une IA super perfectionnée au point que le peuple ne sache plus comment elle fonctionne ? Et si cette IA tombait soudainement en panne ?

Empruntant les clichés « cyber-punk » et « apocalyptique », ce livre n’en traite en fait aucun des sujets habituels. Si vous cherchez des hackers dans la matrices ou des attaques de mutants, passez votre chemin car vous seriez déçus.

Pour moi, le génie de ce livre est d’utiliser ces thèmes pour servir, entre les lignes, la métaphore d’une famille toxique en nous montrant les réactions et stratégies des enfants lors de la disparition du parent protecteur (divulgâchage, une seule stratégie fonctionne, les autres s’enferment dans le cycle).

Le gros problème de ce livre est à la fin. En cherchant à nous expliquer dans le détail la nature de l’IA, l’auteur brise toute l’ambiance construite jusque là.

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